Idées Noires

Dear White People…

Dear White people,

Je constate qu’à l’approche de 2020,

A l’ère où l’on croise quotidiennement tous les teints,

Il y a des choses que vous n’imprimez toujours pas,

En particulier sur ce qui se fait ou pas.

Ma couleur n’est pas un déguisement,

Et encore moins une forme de divertissement.

Ma couleur n’est ni mon nom, ni mon prénom.

Elle fait partie de moi mais elle n’est pas un motif de rapprochement et encore moins un sujet de distraction.

Mon rapport à ma couleur est personnel et votre rapport à mes origines ne me concerne pas.

Votre ami nègre, vos périples noirs, tout ça, ça ne m’intéresse pas.

Ma couleur n’est pas là pour vous faire voyager, vous donner faim ou vous exciter.

Ma couleur n’a pas non plus à remercier la moindre (ex?) puissance coloniale ni d’être là, ni d’exister.

Nous savons ce que vous devez aux miens,

Et je sais surtout que moi je ne vous dois rien.

Si je suis là où je suis, c’est de mon propre fait.

Chaque diplôme, chaque poste, chaque euros, je l’ai gagné.

Tout ce que j’ai, tout ce que j’ai construit, je l’ai fait à la sueur de mon front ;

Alors me demander de remercier n’est rien d’autre qu’un affront.

Car soyons clairs, lorsque l’on a ma couleur, il faut en faire deux fois plus que les autres pour mériter la moindre miette de respect.

Et quand bien même j’aurais été positivement discriminée, cela n’efface en rien tout ce que j’ai trimé.

Cela n’efface en rien tout ce racisme et toutes ces piques ;

Tout ce déni de faits historiques.

Sachez ainsi que ma couleur ne m’interdit pas de critiquer.

Ni ce pays, ni ce qui s’y passe

Ni son présent, ni son passé,

Car voyez-vous, je ne suis pas votre esclave.

J’ai moi aussi le droit de parler et le devoir de me révolter,

Et je me fiche que cela puisse choquer.

La France tu l’aimes ou tu la quittes.

Si tu es noir c’est de la critique,

Si tu es blanc cela devient scientifique.

Que de foutaises au pays des droits de l’homme,

Où ma couleur inspire la peur mais toujours pas le respect,

Où l’on pense pouvoir tirer un trait sur le passé sans avoir à réparer.

Oh douce France, cher pays de mon enfance,

Il est tant de cesser l’insouciance,

Car derrière les richesses il y a des hommes,

Derrière cet or qui se compte en tonne,

Il y a des gens qui font tourner ce pays, cette terre,

Il y a des gens qui sont morts pour ce pays et pour vos guerres.

Je ne vais pas m’excuser pour ces mots,

Et je n’attends même plus d’excuses de vous,

En revanche je ne le dirai jamais trop,

Ma couleur n’est pas en dessous de vous.

So dear white people il est temps de se préparer,

Car l’ère du « oui bwana » est terminée.

Plus jamais nous ne nous tairons,

Et à défaut d’éradiquer la haine, c’est la soumission que nous vaincrons.

Texte : Nèl Tinta-Négra – Tous droits réservés.

Photo : man holding broken mirror photo – Free Black man Image by Jurien Huggins

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